Dominique Perrault Architecture

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18 | 10 | 2019   |   20 | 10 | 2019

Galeristes - Carreau du Temple

Paris, France

Galeristes est un événement conçu comme un nouveau type de foire d’art contemporain qui milite ouvertement pour « un autre monde de l’art ». 

Dans le manifeste qui a marqué la naissance de l’événement en 2016, ses fondateurs, qui étaient deux collectionneurs, exprimaient leur souhait de créer un espace qui répondrait aux besoins à la fois des galeristes et du public qui ont du mal à se retrouver dans le paysage actuel du marché de l’art. 

Galeristes permet tout d’abord aux galeries françaises, ou avec un lien fort avec la France, qui revendiquent une identité singulière et originale, de se faire connaître aux yeux du grand public. Pour le public, il s’agit de favoriser la convivialité, les échanges et une approche pédagogique, tant dans la découverte du métier de galeriste, comme dans l’initiation aux plaisirs de la collection. 

L’objectif principal de Galeristes est de créer un lieu où amateurs et galeristes peuvent établir des liens authentiques autour des œuvres. 

Dès sa première édition, la scénographie de cette manifestation a été conçue par Dominique Perrault et par Gaëlle Lauriot-Prévost. 
La quatrième édition de Galeristes a réuni 40 exposants dans la grande halle du Carreau du Temple à Paris. Déployée dans 1800 m2, la scénographie est conçue comme l’antithèse du « white cube » : en adoptant un langage à la croisée entre le bureau et la réserve, elle favorise une approche plus décomplexée des œuvres et un échange direct entre visiteurs et exposants. 

Une scénographie modulaire 
La scénographie est composée d’un ensemble de modules inspirés du design industriel qui peuvent être adaptés pour mieux répondre aux besoins des galeristes. 

Il y a cinq modules de mêmes dimensions : une largeur de 1,50 m, une hauteur de 3 m et une profondeur de 70 cm. Chaque module est une variation du même élément, selon l’usage souhaité : étagères, alcôve, réserve, bibliothèque ou mur de présentation. 

Un nouveau parcours 
Cette quatrième édition du Salon propose un double parcours. Le premier occupe l’espace central de la grande nef et permet de visiter librement chaque galerie. 

Le deuxième parcours, intitulé Anthologie de l’art français, est disposé sur toute la périphérie de la grande nef. Elle réunit une quinzaine de mini-expositions d’artistes. Ce nouveau parcours a été réalisé avec un nouveau module conçu comme davantage « muséal ». Il s’agit d’une déclinaison du module d’origine, mais deux fois plus large (3m x 3m) et qui intègre sur toute sa hauteur une cimaise blanche.

Une scénographie « zéro déchet »
Après chaque édition, tous les éléments de la scénographie, des étagères métalliques aux luminaires en passant par le revêtement de sol, sont démontés et stockés, pour être remontés l’année suivante. L’aspect modulaire des éléments et leur solidité participent à une volonté de durabilité valorisée par le Salon Galeristes. Les architectes ont ainsi intégré au processus de conception le souhait de faciliter les étapes de montage, de stockage, ainsi que les possibilités de réemploi de l’ensemble des éléments. 

Dans les mots de Dominique Perrault et de Gaëlle Lauriot-Prévost : 
« Le projet de scénographie est parti d’une discussion sur le constat qu’une galerie d’art peut constituer un espace intimidant. L’effet « boîte blanche » peut tenir à l’écart le visiteur novice. Nous avons donc cherché à définir un parcours, une promenade, à partir d’éléments modulaires industriels, des étagères de métal, permettant à chaque galerie de mettre en scène les œuvres de façon personnalisée. 

Le dispositif offre ainsi une flexibilité, s’adaptant au souhait du galeriste, lui permettant d’occuper 5 modules, 10 modules, etc. Chaque année le parcours, sur la base des mêmes modules, est différent selon le nombre et la taille des galeries représentées. L’élément industriel que nous avons proposé est à la fois suffisamment présent pour habiter le lieu et suffisamment neutre pour ne pas abîmer la vision que l’on a des œuvres. (…)

L’idée est aussi d’offrir au visiteur la sensation d’entrer dans la « réserve » des galeristes, afin d’établir une proximité et permettre de faire connaissance avec l’art plus simplement, plus directement. »

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