Ce petit pavillon lacustre tire son origine d’une commande de l’Art Front Gallery, désireuse de construire une interprétation contemporaine du théâtre nô.
Situé au centre de l’archipel japonais, sur l’île de Honshū, le kiosque s’insère dans un paysage remarquable : au cœur des montagnes entourant Tokamachi, dans le parc Shimojyo Jinmei Mizube, il surplombe un étang artificiel.
Par sa disposition générale, il se fait l’héritier de l’architecture du théâtre nippon en se gardant du pastiche : quatre poteaux espacés de six mètres délimitent le carré de la scène et soutiennent la toiture, suivant la configuration traditionnelle. Il inclut également un Hashigakari, pont symbolisant le passage entre deux mondes, celui d’hier et celui d’aujourd’hui.
Le travail de novation concerne principalement la toiture. Chapeautant la scène, la couverture est découpée en multiples fragments carrés orientés dans toutes les directions. Ces faces, habillées de feuilles d’acier inoxydable polies miroir, reflètent le paysage naturel, la scène et les acteurs ; elles les transforment en une multiplicité d’images éclatées, abstraites, chatoyantes, à la manière d’un kaléidoscope.
Prolongeant la scène du théâtre, le jeu optique brouille les limites spatiales, substituant à une surface fixe un ensemble sans cesse renouvelé d’aplats et de motifs. La présence du paysage dans le pavillon est en d’autant plus renforcée.
situation Kaino River Park, Tokamachi, Chuetsu, Japon
maîtrise d’ouvrage Ville de Tokamachi
maîtrise d’œuvre Dominique Perrault Architecte, Paris, France
architectes associés Kanetsu Sougou Kikaku Sekkei (Kazuo Watanabe)
surface construite 86,86 m²