La question est ici plus géographique qu'historique. La disparition d'une richesse telle que la Société métallurgique de Normandie, SMN, peut aussi générer de nouveaux apports qui donneraient de la nature à la ville.  Ici, point de grands tracés ou de « ville nouvelle », mais la farouche volonté de lier et relier nature et architecture. Le long de l'Orne, une grande avenue plantée d'arbres n'attend plus que d'être bordée par la continuité d'immeubles de ville ; sur le plateau, les traces des implantations des équipements de la SMN orientent et préfigurent les lignes du tissage de la campagne et de l'urbanisation ; au sommet de la vallée, l'ancien tracé d'une route transversale de l'usine ne demande qu'à être branché sur les quartiers avoisinants. Tenter alors de tirer de chaque lieu ce qu'il a de plus essentiel. Métisser tous les types d'activités et, surtout, introduire d'autres relations avec la nature. La relation entre le plateau et la vallée mérite protection, égard et développement. Le problème n'est pas absence mais surabondance de terrain. Le projet d'une mise en valeur de la ville s'étend aux rives et aux coteaux, et, par là même, au site tout entier. Dominique Perrault | 1996