Ne pensons plus qu’il existe des
lieux maudits, prenons plutôt l’énergie là où elle se dégage. Sur ces incessants trafics d’objets roulants et volants, mouvement perpétuel de I’urbain, portons un autre regard pour y ajouter, toujours et encore, « un-presque-rien et un-je-ne-sais-quoi », qui, avec « la volonté de vouloir » créeront l’évidence d’une transfiguration du lieu. Alors, faisons notre travail, plantons-nous là contre, tout contre le maître lieu, aux premières loges de ce fantastique péplum de I’urbanité.
Pour mieux en jouir, œuvrons, baignés dans une lumière naturelle captée par un
étui de verre, bardons-nous de services de toutes sortes, confort à tous les niveaux, réseaux, câblages, pour pouvoir nous adapter à I’évolution des modes de vie et de production. Dans cette brique de verre, une quarantaine d’entreprises comprenant cinq cents personnes, seront incluses : certaines se développeront, d’autres disparaîtront, le bâtiment ne restera pas indifférent à ces changements, l’évolution de ces activités sera, en façade, toujours visible, cela deviendra I’expression de sa réalité.
Pour vivre heureux, ne vivons pas cachés. II ne s’agit pas de construire un bâtiment historique, éco-musée en souffrance, mais un système vivant, vibrant des ondes de choc de son environnement actuel, car cet objet est là, et non pas ailleurs.
Dominique Perrault
mai 1990